Carlo Ratti : de la «smart city» à la «senseable city»

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Carlo Ratti : de la «smart city» à la «senseable city»

Alors que le mot “smart city” n’a pas encore fait son entrée dans le dictionnaire, sa définition même est encore au centre des discussions. Technologique pour les uns, citoyenne pour les autres. Carlo Ratti, architecte-ingénieur à la tête du MIT Senseable City Lab, l’un des principaux centres de recherche sur les smart cities, préfère quant à lui la dénomination “senseable city”. Que se cache-t-il derrière ce concept ? Entretien.

  • connectivité
  • design

Pourriez-vous expliquer le concept de senseable city ?

Nous vivons une époque fascinante où la technologie est omniprésente. Cela impacte directement la façon dont nous dessinons, vivons et comprenons la ville avec notamment la convergence entre le physique et le numérique. L’exemple le plus criant est l’évolution d’Internet qui s’est mué en Internet des objets. Cette mue a également rendu les villes « intelligentes », elles sont devenues des « smart cities ». Une appellation à laquelle je n’adhère pas car elle met la technologie au cœur de sa définition et de son concept. Je préfère lui donner une appellation plus humaine, qui privilégie les besoins des citoyens, celle de senseable cities. Dans ces modèles, l’important est d’anticiper et de satisfaire les besoins des habitants en premier lieu. La ville devient une ville sensible, où l’optimisation des espaces urbains ne fonctionne qu’en intégrant les considérations sociales au processus de réflexion et de conception.

Quelle place doivent prendre les technologies dans le futur des villes ?

En 1966, l’architecte Cédric Price a formulé cette phrase qui me semble très juste : « La technologie est la réponse, mais quelle est la question ? ». Cette question était aussi importante à l’époque qu’elle l’est aujourd’hui. C’est pour cela qu’il est intéressant de l’aborder sous le prisme des senseable cities. En effet, la technologie peut nous permettre de mieux vivre, mais comment l’utiliser de manière plus responsable ? Comment peut-elle répondre aux plus grands défis de notre siècle : du changement climatique à la ségrégation ? La technologie est un outil, mais elle doit coexister avec les grandes conversations sociétales. En politique par exemple, la technologie pourrait nous permettre d’engager le débat sur l’avenir souhaité de nos villes.

Vous défendez donc une vision dans laquelle les citoyens coconçoivent la ville.

Absolument ! L’important est d’avoir leurs retours et de constamment leur demander leur opinion sur la ville qu’ils souhaitent pour demain.

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Carlo Ratti, architecte-ingénieur à la tête du MIT Senseable City Lab

Comment concevoir cette ville capable de s’adapter et d’interagir avec ses habitants ?

Cela se produit déjà aujourd’hui avec l’Internet des objets. Grâce à des capteurs, par exemple, des immeubles commencent à nous répondre et agir quasiment comme un être vivant. On peut également constater que les designers et les architectes réfléchissent à rendre l’environnement plus intelligent et organique pour mieux communiquer avec lui. Nous sommes proches de ces modèles. Nous avions développé, avec SideWalk Labs, la « Dynamic Street » à Toronto : un projet expérimental pour rendre les rues modulables selon la fréquentation, les horaires et les usages. Nous devons continuer et multiplier ces expérimentations de villes pensées par des start-up, des citoyens… pour les rendre véritablement interactives.

Nous voyons une recrudescence des applications citoyennes sur smartphone. Est-ce un moyen de concevoir ces senseable cities ?

Ces applications ouvrent de nouvelles possibilités, de nouveaux réflexes, un nouveau langage. Je pense que le plus important dans cette démarche est d’avoir un feedback. Un mot qui résonne très fortement dans les senseable cities. Je pense d’ailleurs que le feedback est LE mot de la smart city. Il faut toujours considérer les citoyens comme l’ingrédient principal de ces évolutions, connaître leur opinion s’avère indispensable.

Concrètement, comment changer ces paradigmes et adopter ceux d’une senseable city ?

C’est une question d’éducation démocratique. Et toute éducation est basée sur la participation. Les villes doivent maintenir les citoyens engagés et leur permettre de faire partie du débat. Les Latins avaient deux mots pour décrire les villes : « urbs », la ville physique et « civitas », les citoyens. Ils pensaient d’ailleurs qu’il n’était pas possible d’avoir l’un sans l’autre. Nous devons revenir à ce paradigme pour redonner un équilibre aux villes, et ce, via les citoyens.

En parlant de mise à contribution des habitants, votre projet « Paris Navigating Gym » est un bateau qui fonctionne avec l’énergie des sportifs. L’énergie humaine pourrait-elle contribuer au fonctionnement de la ville de demain ?

Je ne pense pas. Le but était de montrer aux gens l’importance de leur propre énergie. Ce projet est majeur d’un point de vue pédagogique, et fait ainsi réfléchir sur l’efficience du corps humain et de l’énergie qu’il produit et utilise. Au quotidien, la « machine humaine » utilise moins d’énergie que l’usage quotidien d’un ordinateur.

Cette énergie est majoritairement à vocation vitale, pour faire fonctionner le corps et vivre. En revanche, l’énergie qui n’est pas utilisée peut-être collectée, transformée et employée à faire fonctionner des éléments extérieurs comme ici avec le bateau. Mais rapporté à l’échelle d’une ville, il faudrait bien plus d’habitants qu’une ville puisse supporter pour la faire fonctionner.

Il est vrai que l’énergie humaine est utilisée tous les jours pour la mobilité douce. Nous le voyons déjà avec la marche et le vélo. Mais cela a tendance à évoluer. Pour le vélo par exemple, l’énergie humaine est de plus en plus combinée à une nouvelle source d’énergie (électrique) afin d’économiser la première. C’est hybride. C’est la convergence entre le naturel et l’artificiel.

Quels modèles de mobilité voyez-vous s’installer dans un avenir proche ?

J’imagine une imbrication de systèmes. Aujourd’hui, nous avons déjà accès à une multitude d’informations et de choix autour de la mobilité depuis notre smartphone. L’avenir réside donc dans ces choix de transports foisonnants. Et je pense que nous n’en sommes qu’au début. Il faut avoir conscience que c’est une dynamique puissante qui est en marche. Derrière chaque choix de véhicule, il y a un citoyen et une manière de se déplacer. Ce qui à terme créera des combinaisons infinies que centraliseront les applications de mobilité multimodales qui se retrouveront partout.

Ces usages numériques sont croissants et amènent avec eux un nouveau débat autour de la pollution de ces services. Selon vous, le numérique est-il un allié ou un ennemi de la décarbonation de nos villes ?

Nous savons que les technologies de l’information et de la communication utilisent de l’énergie, la question à se poser est surtout : « comment les utilise-t-on ? ». Nous pouvons utiliser ces technologies pour poster des photos sur Instagram et finalement gaspiller cette énergie, ou alors l’employer à réduire les bouchons en ville… L’optimisation permise par la technologie contribue à réduire les émissions carbones, même si elle en est en partie responsable.

Quelle est votre smart city rêvée ?

Pour épouser la vision du grand architecte Yona Friedman, je dirais une ville construite « avec le peuple, par le peuple et pour le peuple ». Tout part des citoyens.

Aussi, architectes et designers doivent tendre vers une plus grande convergence entre le naturel et l’artificiel, et trouver comment ces deux mondes peuvent travailler ensemble de manière plus efficiente.

 

Interview par Vincent Thobel, journaliste L’ADN

L’ADN est le média de l’innovation qui analyse chaque jour les meilleurs concepts de la nouvelle économie sur le web et en format revue.

 

Copyrights : Sara Magni, David Pike, CRA

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comprendre la transition énergétique

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comprendre la transition énergétique

La « transition énergétique » est un des principaux volets de la transition écologique qui défend un modèle économique, social et environnemental plus durable. Elle est sur toutes les lèvres et surtout, elle est en cours. Alors, que se cache-t-il derrière ce concept, quels en sont les enjeux et quel est son impact sur la mobilité ?

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la transition énergétique au cœur de la transition écologique

La transition énergétique est le nom donné à la modification des modes de production et de consommation de l’énergie, vers un système plus sobre, reposant sur des énergies décarbonées et renouvelables, propres et sûres. Et ce dans presque toutes les activités humaines : chauffage, éclairage, transport, industrie, etc. Elle passe par la baisse de l’utilisation des combustibles fossiles (pétrole, gaz et charbon) – énergies non renouvelables et émettrices de gaz à effet de serre – au profit de sources d’énergie renouvelables considérées comme inépuisables comme le soleil (énergie solaire), le vent (énergie éolienne), l’eau (énergie hydraulique), la chaleur du sous-sol (géothermie), le mouvement des marées (énergie marémotrice) ou la matière organique (biomasse).

La transition énergétique s’articule autour de deux axes principaux : une production d’énergie moins émettrice de dioxyde de carbone (CO2), mais aussi une baisse de la consommation globale en agissant notamment sur l’efficacité énergétique. L’objectif est donc de faire mieux, avec moins. Ce passage progressif d’un modèle énergétique à un autre est la raison pour laquelle on parle de « transition ».

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des enjeux de taille pour la transition énergétique

lutter contre le réchauffement climatique

Les trois quarts des émissions de gaz à effet de serre sont dus à la combustion énergétique. Celle-ci entre en jeu pour le transport de marchandises et de personnes dont l’aviation à hauteur de 26 %, la production industrielle d’électricité, de chaleur et d’autres combustibles à hauteur de 24 %, mais aussi l’énergie utilisée par les ménages, les commerces et les institutions (14 %) ou encore par les entreprises pour produire ou construire (11 %), selon Eurostat. La combustion du charbon, du pétrole, et du gaz pour produire cette énergie libère du carbone sous forme de CO2, responsable à plus de 80 % de l’effet de serre, le réchauffement climatique en étant la conséquence. Abandonner les énergies fossiles au profit d’énergies décarbonées contribuera automatiquement à limiter les émissions, particulièrement de CO2, et donc lutter contre le réchauffement climatique.

 

protéger la population et la santé publique

Le réchauffement climatique entraîne un déséquilibre des écosystèmes atmosphériques qui a pour conséquence, notamment, une augmentation des événements météorologiques extrêmes (tempêtes, canicules, inondations, sécheresses) qui représentent un danger direct pour la population et menacent des activités humaines essentielles comme l’agriculture.

Notons de plus que les gaz à effets de serre à l’origine du réchauffement climatique ne sont pas les seules émissions engendrées par la combustion des énergies fossiles. Ces dernières dégagent aussi des particules fines et autres émissions polluantes qui affectent la qualité de l’air. En travaillant à les réduire la transition énergétique permet donc également d’améliorer la santé publique.

 

diminuer la consommation globale

La transition énergétique, c’est aussi consommer moins en adoptant un mode de vie plus sobre et en limitant le gaspillage.

Il s’agit d’éviter de consommer de l’énergie inutilement et d’optimiser un système pour qu’à service égal, il demande moins d’énergie. Dans le bâtiment, la rénovation, la construction ou encore l’automobile, des normes strictes ou encore le changement du dispositif de chauffage peuvent aider à diviser la facture annuelle de chauffage par dix. C’est ce qu’on appelle l’efficacité énergétique. Le développement des smart grids (réseaux électriques intelligents), et les datas de la ville intelligente permettront ont aussi vocation à favoriser la mise en place de politiques d’efficacité énergétiques ambitieuses et adaptées.

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la transition énergétique en marche

La transition énergétique n’est pas qu’une vision d’avenir, c’est un processus en cours. L’ONG WWF a relevé dans une synthèse « 15 signaux » qui montrent son avancée à travers le monde, comme par exemple la part grandissante de l’exploitation des énergies renouvelables au sein des nouvelles installations de production d’électricité. Et les prévisions de l’Agence Internationale de l’Énergie montrent que les énergies renouvelables devraient représenter un tiers de la production d’électricité dès 2025, devant le charbon.

La progression de la transition énergétique se mesure également au nombre d’emplois qu’elle génère. L’Organisation internationale du travail estime que l’économie verte créera 24 millions d’emplois d’ici à 2030 à travers le monde. Dans le secteur de l’énergie cela accompagnera notamment la modification du mix énergétique, la promotion de l’usage des véhicules électriques et l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments.

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Le véhicule électrique, accélérateur de l’essor de l’électricité verte

la mobilité électrique dans la transition énergétique

Le parlement européen pointe que le secteur du transport routier représente environ un cinquième des émissions de l’UE, les voitures personnelles pesant de l’ordre de 60 % dans ces émissions sectorielles.

Transition énergétique et développement du véhicule électrique semblent donc intimement liés, quand on observe les émissions de CO2 qu’il génère sur l’ensemble de son cycle de vie. Pour commencer, le véhicule électrique n’émet pas de CO2 en roulant*. L’origine de l’électricité dont il a besoin pour rouler joue aussi un rôle essentiel dans cet impact positif. Plus elle viendra de sources renouvelables, plus le véhicule électrique se révélera avantageux. L’Agence européenne pour l’environnement indique qu’avec une électricité provenant à 100 % d’énergies renouvelables, le véhicule électrique émet 4 fois moins de CO2 qu’un véhicule roulant à l’essence sur l’ensemble de son cycle de vie. D’ailleurs, d’après la FNH (Fondation pour la Nature et l’Homme), en tenant compte du mix énergétique moyen en France, une voiture électrique a déjà un bilan carbone deux à trois fois plus favorable qu’un véhicule à moteur thermique.

En parallèle, les technologies du véhicule électrique favorisent l’intégration des énergies renouvelables dans le mix électrique. La recharge intelligente et la recharge bidirectionnelle (vehicule to grid), en aidant l’offre et la demande énergétique à coïncider, participent à la régulation et la stabilisation du réseau afin de rendre disponible une électricité bas carbone et meilleur marché pour tous. Le stockage stationnaire via les batteries en seconde vie issues de véhicules électriques complète le tableau en palliant l’intermittence des énergies renouvelables.

Reste la réduction de l’impact de la fabrication, essentielle dans une perspective de développement du marché du véhicule électrique. Elle concerne notamment l’extraction des matières premières, l’efficacité des modes de production, de l’évolution des batteries et le développement du recyclage.

 

des systèmes de mobilité innovants au service de la transition énergétique

L’Union Européenne s’est fixé comme objectif une réduction de 90 % des émissions de gaz à effet de serre dues aux transports d’ici 2050. Pour y arriver, les usages doivent eux aussi évoluer. À commencer, notamment pour ce qui est du transport de personnes, par réduire les besoins en mobilité en favorisant le télétravail dans les entreprises, ou encore par concevoir une ville plus centralisée favorable aux modes « actifs » (marche, vélo) et aux transports en commun. La mobilité partagée est un autre axe de développement. Des services comme le covoiturage ou l’autopartage en libre-service ont notamment pour but de réduire l’intensité du trafic et d’optimiser le taux d’utilisation d’une voiture, surtout en ville. À l’avenir, des véhicules électriques, connectés et autonomes apporteront des réponses efficaces aux villes pour fluidifier le trafic, libérer une partie de l’espace dédié à la voiture et améliorer la qualité de vie des citadins.

La transition énergétique s’accompagne donc d’un changement de politique énergétique mais aussi d’une évolution de nos comportements et modes de vie. Elle constitue un défi, vecteur d’innovation et porteur d’opportunités. Mobilize, la nouvelle marque de Renault Group, l’a bien compris. En couvrant l’ensemble de l’écosystème de la mobilité, électrique et intelligente, les solutions proposées par Mobilize s’inscrivent volontairement dans une trajectoire vers la neutralité carbone.

 

* Ni émissions de CO2 ni polluants atmosphériques réglementés lors de la conduite, hors pièces d’usure.

 

Copyrights : inakiantonana, Mlenny, CarlFourie, LEMAL Jean-Brice, PLANIMONTEUR

covoiturage, une clé de la consommation collaborative automobile

REBOOT

covoiturage, une clé de la consommation collaborative automobile

Née avec la révolution numérique, la consommation collaborative est la mise en œuvre d’une idée économique qui prône la fin de la propriété de certains biens pour un meilleur usage collectif. Ce modèle occupe notamment une place prépondérante dans la mobilité automobile avec le covoiturage.

  • mobilité partagée
  • transition énergétique
  • transport à la demande

REBOOT 1 : la consommation responsable prend de l’ampleur

L’avènement des nouvelles technologies a engendré une véritable révolution. D’un modèle vertical (du producteur au consommateur), la société migre vers des standards de consommation plus horizontaux, basés sur le partage et l’échange entre particuliers. Une consommation collaborative au sein de laquelle posséder un bien n’est plus aussi fondamental que de l’utiliser. L’idée qu’il puisse ainsi servir à des utilisateurs multiples est le terreau de cette révolution.

Dans cette économie de la fonctionnalité, on partage désormais sous une forme gratuite ou payante l’usage de biens et particulièrement de services. Incontournables du modèle classique, des biens comme une maison ou une voiture sont de moins en moins soumis à la propriété exclusive puisqu’ils se louent à de multiples utilisateurs ou s’échangent pour des périodes plus ou moins courtes via des plateformes dédiées. Les exemples les plus probants de ce type de consommation collaborative étant à ce jour Airbnb, Carpoolworld ou Blablacar.

Au-delà des avantages sociaux (on partage avec ceux qui en ont besoin) et financiers qu’elle représente pour les particuliers, la consommation collaborative répond également à des enjeux environnementaux. Quatre passagers dans une même voiture ont une empreinte carbone bien plus réduite que si chacun se déplaçait dans son propre véhicule. Et consommer de manière collaborative participe au développement durable en redonnant une seconde vie à certains objets, via la vente d’occasion comme sur eBay, Back Market, etc.

REBOOT 2 : l’économie collaborative s’organise

Face au modèle de consommation classique, l’économie collaborative se développe de deux manières. La première en dupliquant ce qui existe déjà comme prendre un taxi, louer un appartement ou une voiture. À cela elle greffe des services absents de l’offre générique.

Les exemples les plus évidents de ces ajouts étant les applications mobiles, le retour critique sur la prestation ou – et c’est peut-être sa caractéristique la plus importante – des tarifs plus attractifs que ceux du circuit standard.

La seconde manière est de créer directement un nouveau service – comme le covoiturage – qui permette aux particuliers d’organiser entre eux leur propre mobilité en dehors des contraintes imposées par les transports traditionnels.

REBOOT 3 : des consommateurs « collaboratifs » nombreux et divers

Mais qui sont les consommateurs de cette économie collaborative ? Pour les identifier il faut prendre en compte les deux principales habitudes de consommation de cette population, à savoir : la raison pour laquelle ils consomment de manière collaborative (pour posséder ou utiliser un bien à plusieurs) et le contexte dans lequel ils la pratiquent : à des fins individuelles ou collectives.

Au croisement de ces deux démarches on peut identifier 4 grandes familles de consommateurs collaboratifs : les Co-Owners, les Co-Users, les Single-Owners et les Single-Users.

Ainsi, les Co-Owners qui cherchent à consommer de façon plus responsable. Adeptes des achats groupés, on les retrouve en majorité sur les plateformes du secteur alimentaire.

Les Co-Users sont eux motivés par la dimension économique de la consommation collaborative. Mais si l’aspect financier les attire, l’idée d’une consommation plus respectueuse et synonyme de lien social les concernent également. C’est pourquoi on en retrouve une grande partie sur les sites internet de covoiturage.

Les Single-Owners cherchent autant à réaliser des économies qu’à éviter le gaspillage. C’est la raison pour laquelle ils fréquentent plutôt les sites de don et de revente.

Enfin, les Single-Users apprécient la dimension sociale et le partage de savoir que propose la consommation collaborative, généralement sur des sites de locations d’objets et d’échanges de compétence.

REBOOT 4 : covoiturage écologique, l’exemple d’un mode de consommation collaborative automobile

Parfois confondu avec l’autopartage, le covoiturage revêt une dimension plus sociale, puisqu’il met en relation un conducteur et des passagers souhaitant effectuer un trajet identique en commun. C’est donc aussi l’occasion d’une rencontre, d’un partage autour du trajet. Et comme le covoiturage doit s’adapter aux contraintes des passagers et du conducteur, il se prévoit en général à l’avance, laissant peu de place à l’imprévu. Cela le rend idéal pour des parcours quotidiens réguliers, comme pour des voyages plus exceptionnels. Il reste la solution préférée des consommateurs en quête d’une solution économique, sociale et raisonnée, particulièrement pour leurs longs trajets.

Premier chapitre du passage à la consommation collaborative par le secteur automobile, le covoiturage doit son essor à ses avantages économiques. Mais son bénéfice écologique est, lui aussi, notable.

 

Copyrights : LPETTET, pixelfit

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Recette n°1  : comprendre l’écomobilité avec une pincée d’imagination

Le principe de l’écomobilité regroupe à la fois les initiatives et les infrastructures permettant une mobilité durable, que ce soit en ville, en zone périurbaine ou rurale. Imaginez ainsi les services publics, les commerces, les écoles, près les uns des autres et facilement accessibles alors que, dans les rues, circuleraient des tramways, des véhicules électriques en autopartage, des gyropodes et des vélos sur des pistes cyclables. De nouvelles habitudes de mobilité voient progressivement le jour dans ce sens.

Tous ces véhicules pourraient par exemple rouler sur une chaussée qui absorberait 10 à 20 % des rayons du soleil. Le revêtement de sol pourrait ensuite transmettre cette énergie aux bâtiments adjacents afin de chauffer l’eau. Sur les trottoirs, le végétal reprendrait sa place et créerait de l’ombre pour diminuer le rayonnement solaire en période de canicule. Chacun se partagerait alors la chaussée avec une mobilité douce qui s’inscrirait dans une démarche de développement durable. L’écomobilité, pour la faire advenir il faut d’abord la rêver un peu !

Recette n°2 : mélanger écomobilité et électromobilité à feu doux

Si les deux notions ne sont pas équivalentes, les solutions apportées par l’écomobilité incluent celles apportées par l’électromobilité. Elles vont de l’autopartage, aux vélos, en passant par les gyropodes et tous les autres moyens de locomotion durables. L’écomobilité aborde aussi la question des infrastructures qui facilitent les trajets. Elle couvre ainsi, à la fois l’usage de véhicules propres, et tout ce qui permet leur fonctionnement : les bornes électriques, l’origine renouvelable de l’électricité, l’aménagement de la chaussée, etc.

Recette n°3 : associer les trois principaux ingrédients de l’écomobilité

Le présent et le futur de l’écomobilité reposent sur trois principaux piliers :

la multimodalité et l’intermodalité

Pour atteindre l’idéal de l’écomobilité, une diversité de transports disponibles est indispensable. Où qu’il se trouve, chacun devrait avoir accès, à n’importe quel moment du jour ou de la nuit, à un ou plusieurs modes de transport adaptés à son besoin, c’est-à-dire à une offre multimodale. L’intermodalité concerne, quant à elle, la possibilité d’utiliser des moyens de transport différents sur une même zone, un même parcours. Ces deux concepts complémentaires sont une base pour améliorer les solutions de mobilité durable. Les villes, espaces densément peuplés par excellence, sont logiquement les mieux dotées et font figure de laboratoires des nouvelles mobilités.

les véhicules propres et partagés

La multimodalité et l’intermodalité reposent en priorité sur des véhicules propres, c’est-à-dire électriques ou électrifiés, et/ou partagés. Des usages rendus possibles – et surtout simplifiés à l’extrême – par l’omniprésence de la connectivité. Le free-floating offre, par exemple, un avantage dans l’autopartage : il permet de laisser et de récupérer le véhicule presque n’importe où.

Mobilize, la marque de Renault Group qui voit la mobilité au-delà de la possession d’un véhicule, se positionne sur ces nouvelles mobilités. Son service d’autopartage en free-floating Zity by Mobilize, par exemple, est 100% électrique et particulièrement adapté aux centre-villes des métropoles. Et sa solution Mobilize Share de location et de partage de véhicules répond à de multiples besoins de déplacements, au plus près des habitants, et plutôt en dehors des grandes agglomérations.

les nouvelles technologies

Aujourd’hui, l’écomobilité se concrétise aussi à travers les applications mobiles reliant les humains aux véhicules en un clic. Et tout ce qui a été imaginé dans la littérature de science-fiction pourrait bien devenir réalité !

Par exemple, Mobilize s’appuie sur une plateforme technologique pour propose des offres de mobilité adaptées au besoin de chaque utilisateur. Elles comprennent l’usage d’un véhicule et un ensemble de services associés, Mobilize Duon’est pas qu’un micro-véhicule électrique pour la circulation en ville, Mobilize Bento n’est pas qu’un mini-utilitaire électrique pour la livraison de biens et de services en zone urbaine… Chacun est une interface connectée entre l’utilisateur et l’infrastructure, qui ouvre mille et une possibilités en termes de services pour fluidifier la mobilité, optimiser son coût et réduire son impact sur l’environnement.

Recette n°4 : inviter les acteurs de la transition énergétique à partager la table

Chacun est finalement acteur des solutions d’écomobilité. Mais, pour y parvenir, il est nécessaire que les politiques publiques soient suivies d’effets. Selon une étude du groupe Arcadis, c’est Hong Kong qui a la palme des endroits du monde où la mobilité est la plus durable, notamment grâce à son métro particulièrement efficace. En Europe, c’est Vienne, en Autriche, qui fait figure de modèle avec un centre-ville piéton et des transports en commun en majorité électriques.

Les constructeurs automobiles sont bien évidemment en première ligne pour concevoir des solutions de véhicules électriques et connectés, qui répondent aux enjeux de l’écomobilité et de mobilité durable. Tout comme l’ensemble des entreprises qui innovent pour un transport individuel ou en commun propres. Des nouvelles marques émergent, qui repensent le design de la mobilité au-delà de l’objet automobile, afin de prendre en compte tous les points de contact entre l’usager et sa mobilité.

L’écomobilité inclut donc toutes les possibilités de transport de chaque individu, chaque entreprise, chaque collectivité, pour parvenir à une autre forme de mobilité, durable et douce. Et cela, à travers des innovations, des initiatives publiques et privées, et une réflexion en commun entre les différentes parties prenantes.

 

Copyright : LeoPatrizi, Tramino, Elektronik-Zeit

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Ses promesses de rapidité et de fiabilité nous ont peut-être fait oublier sa dimension inclusive mais la voiture autonome a beaucoup à offrir en la matière ! Shelley Lin, une professeure en génie électrique et informatique à Northeastern, aux États-Unis, s’est donnée pour objectif d’utiliser l’intelligence artificielle pour révolutionner le transport des personnes aveugles et malvoyantes. Mais le défi est de taille ! Il s’agit d’analyser les données en temps réel et de donner des instructions fiables avec la nécessité de comprendre les mouvements et les comportements des passagers. En résumé, il faut pouvoir créer des communications bidirectionnelles entre le véhicule et les passagers : « Dans un véhicule autonome, les personnes voyantes seront très distraites. Ils ne seront pas conscients de leur environnement, tout comme une personne aveugle le sera, alors dans ce cas, nos travaux pourraient également les soutenir, ce qui représente un nombre énorme de personnes », explique Nicholas Giudice, professeur d’informatique spatiale à l’Université du Maine.

Les mobilités du futur devront penser la question du genre, du handicap, de l’âge, ou encore de la diversité des territoires et de leurs réalités économiques. La pandémie pourrait-elle accélérer le virage inclusif des mobilités ? C’est l’espoir du Forum Économique Mondial qui évoque la notion de mobilité universelle et qui mise sur l’innovation, les partenariats publics-privés et la coopération pour faire de la mobilité une réalité pour tout le monde, sans exceptions…

 

Vincent Thobel, journaliste L’ADN

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Quels sont les ressorts du « design fiction » dans votre travail ?

J’essaie d’articuler ce qui est du ressort du « scientifique », de la raison, comme des études prospectives, avec des éléments qui sont plus de l’ordre de l’intuition et des signaux faibles. Ce sont ces comportements un petit peu étranges dans le présent, qui peuvent augurer d’un futur et que l’on peut connecter à un scénario de prospective. Pour donner corps à cette matière ou à cette vision, on a recours à des formats un peu plus artistiques. C’est pour cette raison que l’on retrouve le terme de « design » dans « design fiction ». Jeux de rôles, expositions, affiche de magazine, fiction écrite… l’idée est d’articuler des choses qui, jusqu’à présent, ne se parlent pas. L’humain ne change pas fondamentalement, c’est l’environnement qui évolue et à ce titre, la dimension comportementaliste est aussi très importante.

Comment choisir entre le possible et le purement spéculatif ?

Cela dépend du sujet que l’on veut instruire et des personnes à qui on va faire vivre l’expérience en sachant que l’objectif, c’est de faire vivre quelque chose qui va entrer en résonance. Pour certains publics, les scénarios trop spéculatifs ne vont pas parler. Dans mon travail, j’ai plutôt tendance à me raccrocher à quelque chose de probable. J’aime ancrer ces travaux dans des scénarios de prospective qui sont éprouvés.

Ce qui est intéressant, c’est la capacité à articuler ce que l’on va vivre, comme vision long terme, avec ce qu’on peut faire concrètement.

Et parfois, quand on part sur du spéculatif, cela peut-être très intéressant pour l’ouverture d’esprit mais on peut avoir du mal à le raccrocher à son quotidien, ou encore à une feuille de route dans le cadre d’une entreprise. Ce côté probable permet de se projeter dans quelque chose de réaliste, qui a des chances d’arriver et ça, si on le prend plus au sérieux, on peut mieux s’y préparer.

Quels sont les grands imaginaires les plus intéressants en matière de mobilité ?

Il y a un sujet que je trouve très intéressant, qui est un peu galvaudé et pas totalement résolu, c’est celui des systèmes autonomes dans la mobilité. Je pense qu’il y a encore beaucoup de choses à imaginer. Je pense que c’est le sens de la technologie. Mais quid des usages ? Il y a aussi la place de la mobilité dans la ville. L’intérêt du « design fiction », c’est comment est-ce qu’on positionne un usage dans un contexte et dans une société plus globale. Penser la mobilité dans la ville, c’est imbriquer les deux sujets ensemble et là il y a beaucoup de choses à inventer autour de nos modes de vie en milieu urbain, donc de nos déplacements.

Les champs explorés demain seront-ils davantage portés sur les usages que la technologie ?

Toutes nos manières de vivre autour des usages de la mobilité sont tellement bouleversées que le vrai vecteur du changement, ce sera peut-être plus l’humain que la technologie. La manière dont on a envie de se déplacer devient une tendance forte. C’est intéressant de se dire que peut-être, la place de la sociologie est aussi forte que celle de la technologie. La compréhension des besoins et des aspirations est tout autant clé que le développement de nouvelles technologies.

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Noémie Aubron, spécialiste des démarches d’innovation

Comment le changement climatique peut-il impacter les imaginaires en matière de mobilité ?

Le changement climatique est désormais un intrant structurant de la quasi-totalité des scénarios prospectifs, ça ne peut plus être mis de côté. Moi, je travaille beaucoup sur la low tech qui, je pense, est une tendance de fond. Ce qui est assez frappant, c’est lorsqu’on explore ces imaginaires autour de la mobilité, on a une diversité de réponses qui va de quelque chose de très low tech à quelque chose de très élaboré pour répondre à ce défi climatique. Et en fonction du prisme sociologique ou du scénario prospectif dans lequel on se situe, la réponse ne sera pas du tout la même et l’usage autour de la mobilité sera très différent. Si on met le changement climatique en face des mobilités, il y a énormément d’imaginaires qui s’ouvrent et autant de prismes envisageables en fonction des forces sociologiques qui vont réussir à s’imposer. On en revient ainsi à cette dimension très sociologique de la mobilité.

En matière de mobilité, quels autres signaux faibles intéressants avez-vous pu identifier ?

La mobilité, je l’inscris dans un sujet plus large et je vois beaucoup de nouveaux usages. Je pense la mobilité comme un moment où l’on fera autre chose que se déplacer. Elle peut être une bulle où l’on fait autre chose… Et tout cela est rendu possible par les systèmes autonomes de déplacement. La mobilité couplée à des usages de concentration est quelque chose de très intéressant à creuser.

Penser les mobilités du futur, notamment la mobilité urbaine, c’est aussi anticiper le rôle des territoires dans la distribution énergétique ?

Sur le plan énergétique, je ne sais pas si l’on va passer au-delà de nos freins sociologiques, mais ma conviction, c’est qu’on va choisir d’habiter quelque part en fonction de son orientation politique. Dans certaines villes, on pourrait avoir envie de développer des systèmes en commun de résilience énergétique. Il y aura peut-être autant de villes que de petites utopies et de manières de vivre. Je vois bien la manière dont on pourrait avoir des systèmes décentralisés d’énergie dans une ville avec une sensibilité très forte sur le sujet parce qu’elle serait exposée à certains risques tandis que d’autres villes vont développer des stratégies plus technologiques parce que leur population est plus sensible à ce genre de solutions.

On va inventer de nouvelles manières de faire, mais à chaque fois avec un particularisme local.

La décentralisation de l’énergie, la capacité de décarboner la production de son énergie et de déployer une sorte d’autonomie énergétique…c’est un scénario probable mais pas forcément dans tous les bassins de vie.

Dans cette prospective où les systèmes autonomes seront démocratisés, que pourra-t-on faire à bord d’une voiture autonome dans le futur ?

Travailler, cela semble évident ! Mais il y aura aussi peut-être des loisirs, un endroit où l’on se retrouve pour faire des karaokés, des jeux collectifs, des jeux vidéo. J’imagine des endroits avec des fêtes, de vrais espaces de divertissements où l’on passe du temps ensemble à plusieurs. Comme un Blablacar réinventé, où il n’y a plus de conducteurs mais où tout le monde se déplace en même temps pour jouer. Le temps de trajet servirait à créer ou renforcer des relations sociales. Dans des emplois du temps très chargés, ces systèmes autonomes peuvent offrir des moments où l’on souffle, où l’on pourra faire sa manucure par exemple. Je vois ça comme des bulles de bien-être où l’on prendra le temps de prendre soin de soi. La question c’est, comment remobiliser ce temps de trajet qui devient un temps libre pour faire des choses qu’on n’a pas le temps de faire. En termes d’imaginaires, cela ouvre un champ des possibles et d’innovation assez vaste !

Quelle pourrait être la place de la réalité virtuelle dans ces véhicules ? Est-ce la promesse de voyages dans le voyage ?

Si l’on travaille, cela va permettre d’être comme au bureau, en tout cas dans un espace de concentration qui pourrait faire abstraction de l’endroit dans lequel on se trouve. On ne rentrera plus dans une voiture finalement mais dans un autre univers. La réalité virtuelle peut vraiment déployer des possibilités importantes.

 

Interview par Sarah Sabsibo, journaliste L’ADN

L’ADN est le média de l’innovation qui analyse chaque jour les meilleurs concepts de la nouvelle économie sur le web et en format revue.

 

Copyrights : Brice Coustillet, Ryoji Iwata – Unsplash

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recharge intelligente, l’alliée de la voiture électrique !

Branchez votre voiture électrique… et laissez-la gérer la suite des opérations grâce à la recharge intelligente ou “smart charging”. Mobilize, la marque de Renault Group dédiée aux nouvelles mobilités et aux services autour des véhicules, met à disposition des utilisateurs des technologies qui modulent la recharge en fonction d’informations envoyées en temps réel par le réseau électrique. But du jeu ? Limiter les coûts, privilégier les énergies bas-carbone et favoriser l’équilibre général du réseau électrique.

  • connectivité
  • transition énergétique
  • véhicule électrique

avantage n°1 : faire des économies en programmant sa recharge

La connectivité des véhicules électriques Renault permet à la recharge à domicile de se déclencher ou de s’arrêter en fonction du tarif pratiqué par le fournisseur d’électricité ou de la disponibilité de l’électricité sur le réseau. Le conducteur n’a donc pas à se soucier d’étudier les potentielles évolutions du tarif en fonction de l’heure pour lancer la charge : il branche sa voiture et paramètre simplement l’horaire de fin de charge et le niveau de charge souhaités. Tout est totalement transparent pour lui.

avantage n°2 : profiter de l’électricité verte de sa propre borne de recharge pour voiture électrique

Bien réels au niveau individuel, les bénéfices de la recharge intelligente s’étendent également au collectif. La voiture va par exemple activer la charge quand les gestionnaires de réseau lui signalent un surplus de production, notamment quand le soleil tape sur les panneaux photovoltaïques ou que le vent souffle sur les éoliennes. À l’inverse, elle va l’interrompre en cas de demande supérieure à l’offre pour éviter d’aggraver le déficit, par exemple quand tout le monde allume ses appareils ménagers au même moment et que les sources d’énergie renouvelable sont moins productives. À l’échelle du réseau, la recharge intelligente augmente la part d’électricité verte dans le mix énergétique car elle encourage l’utilisation de sources d’énergie qui ont le mérite d’être renouvelables et bas-carbone, mais le défaut d’être intermittentes. S’affranchissant d’une potentielle phase de stockage, la recharge intelligente utilise à plein cette électricité dès qu’elle est produite.

avantage n°3 : se voir récompensé pour sa flexibilité

Faire des économies, c’est bien, mais gagner de l’argent, c’est mieux ! Une application comme Mobilize Smart Charge sait déclencher ou interrompre la recharge pour préserver un équilibre, en temps réel, entre la production et la consommation d’énergie sur le réseau.

Le conducteur branche sa voiture quand il rentre chez lui, et paramètre son heure de départ avec son niveau de charge associé sur Mobilize Smart Charge, simplement et une fois pour toutes. L’application prend ensuite la main, pour recharger le véhicule en fonction de la disponibilité de l’électricité sur le réseau., tout en lui assurant le niveau d’autonomie souhaité.

Aux Pays-Bas, en France et en Belgique, où l’application Mobilize Smart Charge est disponible, les conducteurs des modèles Renault E-TECH électriques (Mégane, ZOE, Twingo, et bientôt Kangoo) sont rémunérés pour leur contribution à l’équilibre du réseau. En d’autres termes, la flexibilité qu’ils accordent à leur recharge est récompensée. Selon les cas, le gain peut aller jusqu’à l’équivalent d’une recharge complète par mois, et ça n’est que le début.

La prochaine étape ? C’est la recharge bidirectionnelle, qui va permettre à la voiture électrique de restituer au réseau une partie de l’électricité conservée dans sa batterie. Là où la recharge intelligente actuelle aide à absorber les pics de production, la réversibilité de la recharge contribuera à soulager le réseau lors des pics de consommation mais aussi à stocker l’électricité renouvelable produite localement pour favoriser l’autoconsommation. En faisant office de réserve d’énergie temporaire, la voiture électrique deviendra alors un véritable maillon du réseau électrique.

avantage n°4 : évoluer dans un écosystème propice à une mobilité et à une recharge intelligente

En tant que pionnier européen de la voiture électrique, Renault Groupe, via sa marque Mobilize, fédère les principaux acteurs du monde de l’énergie pour créer les conditions favorables à la démocratisation de ces technologies. Fournisseurs d’électricité, réseau de distribution ou de transport, collectivités, pouvoirs publics : il faut obtenir l’adhésion de l’ensemble des parties prenantes pour répondre aux enjeux de la mobilité verte.

Plusieurs projets-pilotes témoignent de cet engagement fort, partout en Europe. Un exemple ? À Utrecht, aux Pays-Bas, un ensemble de panneaux solaires installés sur les toits des immeubles alimente une flotte de 150 ZOE mises à disposition des habitants.

Ces tests grandeur nature servent à mesurer les usages et affiner le fonctionnement des algorithmes qui vont puiser ou injecter de l’énergie dans le réseau en fonction des besoins. Des avancées technologiques qui profiteront demain au plus grand nombre.

 Copyrights: Renault Communication

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De plus en plus populaires, de plus en plus complémentaires, l’électrique et l’autopartage préfigurent une nouvelle manière de se déplacer. Une double révolution qui ne fait que commencer. Décryptage. 

  • mobilité partagée
  • véhicule électrique

Comment expliquer que voiture électrique et autopartage aillent si bien ensemble ? Quel que soit le pays, le constat est frappant. En Europe comme ailleurs, leur popularité est croissante et conjointe, tel un partenariat gagnant-gagnant. Certes, ces approches innovantes attirent les conducteurs les plus sensibles à la question écologique. Qu’il s’agisse de la mise en commun d’un ou plusieurs véhicules ou d’une conduite 100 % électrique, ces deux solutions participent grandement à une mobilité plus durable.

Mais cette qualité commune n’explique pas à elle seule une telle réussite et l’avantage économique de l’autopartage ne saurait être occulté. Opter pour l’autopartage, c’est la garantie de se déplacer en voiture, sans pour autant assumer les coûts d’entretien, de réparation ou encore de stationnement, inhérents à la possession d’un véhicule personnel !

étape 1 : L’essor simultané de l’autopartage et de l’électrique

En l’espace d’une décennie, les services d’auto-partage comme le secteur de la voiture électrique se sont imposés comme des activités économiques majeures. Quelques chiffres pour s’en convaincre. Le marché de l’auto-partage en Europe dégage aujourd’hui environ 3 millions d’euros de bénéfices annuels, qui atteindront probablement entre 4 à 5 milliards en 2030, selon McKinsey & Company. En parallèle, d’après le cabinet d’études IHS Markit, en 2030, plus d’une voiture vendue sur deux sera électrifiée. Des prévisions qui annoncent un changement culturel profond dans notre manière de nous déplacer.

étape 2 : Le mariage heureux de la voiture partagée avec la voiture électrique

Les raisons de cet engouement sont multiples et font de la voiture électrique le pendant naturel de l’autopartage. La nature de nos déplacements apporte une première explication : nous roulons, le plus souvent, sur de courtes distances. À titre d’exemple, à Londres, comme dans de nombreuses grandes villes, 90 % des trajets en voiture font moins de 10 kilomètres. Or, l’usage d’une voiture en libre-service, disponible à tout moment et sans réservation, est idéal pour ce type de besoin. Dans ce contexte, la voiture électrique présente bien des avantages.

Simplicité d’utilisation notamment due à la connectivité on-board et off-board, plaisir de conduire inhérent à un couple immédiatement disponible, à des accélérations linéaires et bien sûr à une absence de bruit de moteur… le véhicule électrique a tout bon. Partagé, il présente, en plus, l’avantage de se recharger pendant les périodes de stationnement entre deux utilisateurs : inutile de « faire le plein » avant sa restitution comme avec un véhicule thermique ! 

étape 3 : La liberté de l’autopartage sans abonnement

Autre point important, une grande partie des trajets en autopartage électrique ne pourraient pas se faire avec une voiture thermique. Dans les métropoles soucieuses de la qualité de l’air comme Londres, Tokyo ou encore Berlin, les services d’autopartage électriques sont en plein développement. Zity by Mobilize, qui propose des Dacia Spring en free floating, est implanté à Madrid, Lyon et Milan. 

Quant au service Mobilize Share, il est présent dans des villes moyennes voire dans de petites localités, dans une dizaine de pays. En Italie par exemple, Mobilize Share, démarré à Bergame en 2021, couvre désormais quinze villes du nord, du centre et du sud du pays. Plus de 250 000 kilomètres verts y ont été parcourus par les utilisateurs du service. 

Leviers de mutualisation des véhicules et d’optimisation des ressources, les services d’autopartage sont de plus en plus utilisés par les entreprises pour leurs collaborateurs. Mais certaines y voient également un moyen de fournir un service supplémentaire à leurs clients. C’est le cas d’Ikéa France qui propose des véhicules Mobilize Share sur ses parkings… au cas où votre achat serait difficilement déplaçable en transport en commun ou trop volumineux pour votre propre voiture. 

Cette mobilisation de tous les acteurs pour répondre aux nombreux défis de la mobilité a pour effet de booster le déploiement des infrastructures de recharge. Une accélération de la mobilité partagée qui favorise donc l’essor de la mobilité électrique… et inversement ! 

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Service d’autopartage électrique sans borne ni station, Zity by Mobilize est une solution de mobilité qui aide à fluidifier le trafic et encourage l’autopartage avec des véhicules plus respectueux de l’environnement. 

  • connectivité
  • mobilité partagée
  • transition énergétique
  • véhicule électrique

Check 1 : répondre aux besoins des grandes villes

Lancé en 2017, Zity (renommé Zity by Mobilize en 2021) est un service d’autopartage présent dans 3 grandes villes d’Europe : Madrid et Milan. 

Pour les grandes villes, un tel service répond aux besoins de déplacements de leurs résidents avec une solution accessible, respectueuse de l’environnement et complémentaire aux offres de transport existantes. 

Pour utiliser le service Zity by Mobilize, il suffit de télécharger l’application gratuite et dédiée sur un smartphone afin de localiser, réserver, ouvrir, verrouiller et restituer une Dacia Spring, mais aussi payer sa course. Ultra-flexible, ce service est disponible sans abonnement. Cette simplicité d’usage entend encourager le passage de la propriété au partage à savoir : disposer d’un véhicule quand on en a vraiment besoin.   

https://www.mobilize.com/app/uploads/2022/10/50_zity_lifestyle__0098.jpg

Check 2 : répondre aux besoins des grandes villes

En matière de nouvelles mobilités dans les centres des grandes agglomérations, Madrid fait figure d’avant-gardiste. Avec quatre opérateurs en place dès 2017, l’offre madrilène d’autopartage est parmi les plus avancées en Europe. Un développement poussé par une politique de la ville et son plan « Madrid Central », adopté fin 2018, qui encouragent l’usage des transports publics ou plus doux, comme le vélo. En proposant un service d’autopartage 100 % électrique, Zity by Mobilize permet de circuler au cœur de Madrid et dans les zones à faibles émissions. 

zity by mobilize

Check 3 : l’autopartage électrique, une tendance en Europe

L’autopartage électrique constitue un moyen de décongestionner les centres-villes, tout en participant à l’amélioration de la qualité de vie en milieu urbain. 

Au sein de Renault Group, pionnier du véhicule électrique en Europe, Mobilize voit la mobilité comme un ensemble de services conçus autour du véhicule et participe au développement de services d’autopartage électrique.  

Près de 1 200 Dacia Spring sont disponibles en autopartage via Zity by Mobilize à Madrid et Milan. 

 

Copyrights : Renault Communication, iStock 

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prix de la voiture électrique : une économie visible sur la route

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prix de la voiture électrique : une économie visible sur la route

Avec une part de marché de près de 12% en Europe1, le moins que l’on puisse dire est que la voiture électrique ne fait plus exception sur nos routes. Un succès propulsé par la volonté de sortir des énergies fossiles et d’aller vers plus de sobriété énergétique. Mobilize a pour ambition de transformer notre rapport à la mobilité et encourage cette révolution électrique. Pour autant, rouler « en électrique » ne signifie pas rouler gratuitement. Entre mode de recharge, éco-conduite, autonomie et nouvelles fonctionnalités embarquées, la voiture électrique est aussi soumise à des principes qu’il faut connaître avant de passer derrière le volant. Avec une question qui demeure centrale pour les conducteurs : pour rentabiliser le prix d’acquisition d’une voiture électrique, comment alléger la facture énergétique des déplacements ? La réponse en 3 étapes.

  • transition énergétique
  • véhicule électrique

★ ☆ ☆
la motorisation électrique : un choix économique et écologique

Si la promesse de l’électrique est belle, qu’en est-il de la réalité sur la route ? En d’autres termes, combien coûte le kilomètre parcouru selon qu’on se déplace en voiture électrique ou thermique ? Une question légitime qui mérite toutefois plusieurs réponses.

Premier point, celui de l’empreinte carbone. Difficile de faire une comparaison entre le thermique et l’électrique sans une analyse complète du cycle de vie, notamment sans connaître au préalable la source de production d’électricité. Cependant, une étude menée par la Fédération européenne pour le transport et l’environnement (T&E) démontre que, quel que soit le cas de figure envisagé, le véhicule électrique sort toujours vainqueur en émettant, en moyenne, 3 fois moins de CO2 que son équivalent essence. En France, où l’énergie est surtout produite par du nucléaire, une voiture électrique émet 77 % de CO2 en moins. Ce ratio est de 63 % pour l’ensemble des pays de l’Union européenne. Un score sans appel.

Émettre moins de CO2 est une bonne chose mais ne signifie pas pour autant coûter moins cher pour le conducteur. Ici aussi, difficile de définir un cas général tant le nombre de critères à prendre en compte, de la gamme du véhicule au nombre de kilomètres parcourus ou la durée d’utilisation, est important. Si on s’en tient juste au coût énergétique dépensé au kilomètre, rouler dans une thermique de moyenne cylindrée coûte environ 8 euros pour 100 km, alors que le même trajet en électrique ne dépassera pas les 3 euros. Difficile de rivaliser. Electrique 1, thermique 0. Une des raisons pour laquelle les véhicules proposés par Mobilize sont toutes 100% électriques.

★ ★ ☆
l’éco-conduite, c’est plus de sobriété au volant

Quelle que soit la source d’énergie utilisée, la notion d’écoconduite reste une manière active d’alléger ses factures, d’augmenter son autonomie et de réduire son impact sur l’environnement. Adopter des réflexes d’écoconduite électrique, c’est économiser de précieux kilowatts et, par conséquent, repousser d’autant la nécessité de recharger ses batteries.

Derrière le volant, les bonnes pratiques sont les mêmes que pour un véhicule thermique : éviter les accélérations brutales énergivores et les freinages sportifs, rouler avec des pneus bien gonflés, maintenir autant que possible une vitesse constante sur la route. Autant de principes vertueux en matière d’économie d’énergie comme de sécurité au volant. On sait de surcroît que l’autonomie d’un véhicule électrique a tendance à diminuer à vitesse élevée – soit au-delà de 100 km/h. Par conséquent, il convient de savoir lever le pied.

Le véhicule électrique offre des systèmes intelligents spécifiques susceptibles d’optimiser sa consommation, comme le préchauffage de l’habitacle lorsque le véhicule est branché à sa borne de recharge, évitant ainsi la consommation d’énergie en roulant. Autre exemple, la plupart des véhicules, notamment ceux de Renault Group, proposent un mode de conduite « éco », optimisant en temps réel le régime du moteur et susceptible d’augmenter jusqu’à 10% l’autonomie du véhicule. Ajoutées aux règles d’écoconduite, ces fonctionnalités font économiser une énergie considérable.

Plus technique, le freinage régénératif repose quant à lui sur la récupération de l’énergie cinétique produite lors des freinages ou des décélérations des véhicules. En pratique, le moteur électrique fait alors office de dynamo, générant un courant électrique qui recharge la batterie. Ainsi alimentée, le véhicule est en capacité de fournir un surcroît d’énergie qui se traduit en kilomètres supplémentaires sur la route. Et en économies substantielles en fin de parcours. Difficile, pour un véhicule thermique, de rivaliser dans ce domaine.

★ ★ ★
le prix de recharge d’une voiture électrique : un avantage non négligeable

On l’oublie un peu trop souvent, mais économiser de l’énergie au volant, ce n’est pas qu’une question de véhicule. Les systèmes de recharge des batteries ont pour beaucoup leur rôle à jouer.

Au moment de recharger les batteries, faire le choix d’un système de borne domestique, installé à domicile ou sur le lieu de travail, permet de maîtriser le temps de charge et surtout le moment propice pour brancher votre voiture. Des services connectés comme Mobilize Smart Charge sont en capacité de choisir automatiquement le moment opportun où l’électricité coûtera le moins cher pour recharger votre voiture. Vous n’avez plus ensuite qu’à prendre le volant.

Sur la route, ensuite, un service comme Mobilize Charge Pass vous donne accès, via l’application MY Renault, à la localisation des bornes de recharge au sein du plus grand réseau d’Europe. Une manière de connaître à l’avance le tarif de la charge et de planifier votre parcours, aussi, en fonction de votre budget.

Economiser au volant d’une voiture électrique est une réalité qui n’est donc pas très compliquée à concrétiser. Elle repose toutefois sur de multiples procédés qui, mis bout-à-bout, font gagner en autonomie. Une démarche d’écomobilité encouragée par l’ensemble des services Mobilize, et qui milite in fine pour une mobilité plus sobre et plus sereine.

 

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