comment faire évoluer vos services de mobilité
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Les magasins de fripes ont la cote depuis longtemps dans les quartiers branchés de Londres, Paris ou Berlin. Ils permettent d’offrir une seconde vie à des vêtements qui prennent la poussière dans les placards. C’est la même logique qui a poussé la start-up betteries, en partenariat avec Mobilize, à réutiliser les batteries des voitures électriques toujours plus nombreuses sur la route, après leur vie automobile.
Depuis l’an 2000, la quantité de batteries lithium-ion fabriquées a été multipliée par 80 et, sur cette période, 66% d’entre elles ont été utilisées pour alimenter des voitures électriques. L’agence internationale de l’énergie estime que ce nombre sera multiplié par 17 à l’horizon 2030. Il est donc indispensable de recycler au mieux ces batteries, mais avant tout de prolonger leur durée d’utilisation, afin de réduire leur empreinte carbone.
Pour Mobilize, le recyclage de la batterie est la dernière étape d’un cycle qui pousse d’abord à maximiser sa durée de vie. La capacité de recharge de la batterie est optimum tout au long de la période de possession du véhicule. En cas de souci, la garantie Renault prévoit d’ailleurs sa réparation. Mais, même si elle ne peut pas être remise en état pour jouer son rôle crucial dans la propulsion du véhicule électrique, la batterie ne termine pas à la poubelle… ou plus exactement au recyclage !
Car elle a encore une capacité de recharge largement suffisante pour d’autres usages moins exigeants que l’automobile. Betteries, et Mobilize qui apporte l’expertise de ses projets au service de la start-up, multiplie les cas d’usages pour assurer une seconde vie à ces objets de haute technologie. Il serait dommage d’avoir à fabriquer de nouvelles batteries pour des usages alternatifs et de détruire en parallèle des batteries encore performantes… Les deux partenaires offrent de réutiliser les batteries issues de véhicules électriques, jusqu’à potentiellement doubler leur durée de vie.
Rainer Hönig, le PDG et fondateur de betteries, nous explique comment ses équipes ont conçu un véritable dispositif autonome de production d’électricité à partir de batteries de voitures électriques. “Tout commence quand nous récupérons les modules des batteries. Nous les assemblons pour former le betterPack, qui est le cœur de notre générateur. Nous l’avons pensé comme un système reposant sur des composants que l’on peut articuler”. L’élément de base développé par betteries est donc le betterPack, une sorte de cube composé de modules de batteries réutilisées. Chaque betterPack peut s’empiler sur un autre betterPack, et former notamment un betterGen, c’est-à-dire un véritable générateur mobile.
Imaginé pour remplacer un groupe électrogène diesel ou essence, chaque betterGen économise 10 tonnes de CO2 sur l’ensemble de son cycle de vie. “Notre groupe électrogène betterGen est complètement propre, zéro émission et silencieux. Il est modulable, donc vous pouvez ajuster sa capacité de stockage et sa puissance”, affirme Rainer Hönig. Sa faculté à s’adapter au juste nécessaire de chaque situation allège encore son impact sur l’environnement. Outre du 230V, il peut délivrer du 48V continu et être rechargé par un panneau solaire.
Le marché de seconde main est prometteur puisque les batteries de traction électrique y entrent dès qu’elles ont perdu à peine quelques centièmes de leurs capacités. Il reste donc énormément d’usages à inventer à partir de ces pièces. “J’ai fondé betteries en 2018 avec le désir de vraiment « upcycler » – c’est-à-dire réutiliser dans un nouveau contexte – les batteries de véhicules électriques, pour lutter contre le réchauffement climatique et contribuer à la protection des ressources naturelles”, s’enthousiasme le PDG de betteries.
Les groupes électrogènes sont utilisés dans les endroits que le réseau de distribution électrique ne couvre pas, ou pour pallier une éventuelle coupure d’alimentation de celui-ci. C’est pourquoi les possibilités du betterGen n’ont de limites que l’imagination de ses utilisateurs : dans le secteur de la construction, celui du spectacle, voire de toutes les activités d’extérieur ou itinérantes, mais aussi pour différents besoins dans les pays en voie de développement.
D’innombrables usages s’ouvrent avec ce générateur 100% électrique, qu’ils soient récréatifs ou essentiels. Le betterGen de betteries peut alimenter des objets comme une machine à café ou une tireuse à bière… dans toutes les circonstances ! De quoi révolutionner l’organisation des festivals nichés en pleine nature par exemple. Plutôt que d’utiliser des groupes électrogènes gros consommateurs d’essence, les organisateurs pourront s’équiper du betterGen pour réduire leur empreinte carbone. Les groupes électrogènes utilisés par les foodtrucks ou par les équipes sur les chantiers pourront aussi être remplacés. Quant aux pêcheurs qui partent souvent en mer sur des embarcations légères relâchant des hydrocarbures, ils en équiperont avantageusement leurs bateaux.
Un autre point fort du betterPack est sa technologie avancée. Il s’agit d’un objet connecté. Les données du betterPack sont stockées sur le cloud. “Donc vous pouvez surveiller à distance ce qu’il se passe dans le groupe électrogène. Vous pouvez aussi télécharger des logiciels et ajouter des services de paiement”, conclut le PDG de betteries.
“Notre expertise s’étend dans différentes directions. Nous connaissons les marchés de seconde main et où cela peut être utile, dans les économies développées ou dans les pays émergents en Afrique et en Asie. ”, se félicite Rainer Hönig. La start-up profitera de l’infrastructure de production de son partenaire Mobilize pour donner une autre dimension à ces débouchés, puisque le betterPack sera très bientôt assemblé directement à la Refactory de Renault Group, première usine européenne d’économie circulaire consacrée à la mobilité, à Flins (France).