La ville de demain n’ayant plus vocation à être traversée par d’importants flux automobiles, une partie de l’espace jusque-là dédié aux voitures est réalloué à d’autres besoins. Cela bénéficie surtout à la décarbonation de la mobilité, notamment avec le développement des pistes cyclables et des infrastructures permettant de stocker les vélos ou de les entretenir, des emplacements de stationnement et de recharge pour véhicules électriques, des équipements de stockage des colis, des voies piétonnes, etc.
Cet espace reconquis en voirie étend les possibilités de végétalisation, mais les arbres et autres bosquets verdissent aussi d’autres formes d’espaces libres, comme les toitures ou les recoins. La végétalisation des espaces urbains a plus d’un avantage. Elle permet tout à la fois de dépolluer l’air, de favoriser un retour de la biodiversité en ville et de créer des îlots d’ombre et de fraîcheur en temps de grosse chaleur. Le recours à la climatisation, néfaste pour l’environnement, baisse en conséquence, pour les bâtiments comme pour les automobiles. L’apparition des systèmes d’ombrières photovoltaïques sur les zones de stationnement, abritant les voitures des rayons du soleil tout en rechargeant leurs batteries, participe de cette « ville tempérée ».
Rester immobilisé dans les embouteillages, chercher longtemps une place pour se garer une fois à destination, ou encore assumer les coûts fixes de sa voiture quelles que soient les circonstances, sont autant de freins à une mobilité fluide et sereine en ville. Le développement de la multimodalité, via une offre de transports en commun et de mobilités douces de plus en plus étoffée, répond à ces problématiques… Sans être, pour autant, la seule solution.
Le développement du « Vehicle as a Service » (VaaS) est une réponse complémentaire efficace. La voiture individuelle n’est plus l’alpha et l’oméga de la mobilité. Avec le VaaS, chacun choisit le véhicule le plus adapté à son besoin, par le biais de la souscription, de la location, ou encore de l’autopartage ; et opte – de façon tout aussi flexible – pour les services dédiés qui lui simplifient la vie, réduisent ses coûts et son empreinte carbone. Transports collectifs ou vélos pour les trajets pendulaires, voiture électrique compacte pour un déplacement porte-à-porte et sans effort, voiture hybride familiale pour un trajet long à plusieurs, etc. La mobilité se fait flexible, au sein de la ville, comme pour en sortir.
La ville de demain est une smart city : une ville rendue « intelligente » par la gestion appropriée de la data, dans une démarche de service rendu aux personnes. La cartographie en temps réel de l’utilisation de l’espace public permet aux différents acteurs locaux d’ajuster au mieux leurs réponses aux besoins des usagers, que ce soit en matière de mobilité, d’énergie, de propreté, de sécurité, … Pour la mobilité par exemple, en connaissant les flux de circulation dans un lieu et à une période donnée, on peut modéliser la situation et construire l’offre de services qui améliorera l’expérience de tous.
La data joue aussi un rôle crucial dans l’équilibrage du réseau électrique, afin de maximiser l’utilisation des énergies renouvelables bas-carbone dans le mix énergétique de la ville. Le smart charging des véhicules électriques en est le parfait exemple. Grâce à la connexion entre la voiture et le réseau électrique – via la borne de recharge et une application smartphone – la voiture se charge au moment où l’électricité est la plus disponible sur le réseau, c’est-à-dire la moins chère et la moins carbonée. Inversement, quand la demande d’électricité sur le réseau est globalement plus importante que l’offre, la recharge du véhicule est suspendue. Le système de recharge bidirectionnelle permet même au véhicule de restituer de l’électricité au réseau, pour éviter le recours à la production d’électricité à partir d’énergies fossiles. La data est ainsi au service du confort des usagers comme de la transition énergétique.
Dans ce territoire dense et géographiquement circonscrit qu’est la ville, il est à la fois plus souhaitable et plus facile de partager les espaces et les services. La mutualisation des ressources est une évidence en milieu urbain. Les logements exigus offrent des prestations limitées aux besoins fondamentaux. Pour répondre à des besoins toujours plus divers, les citadins profitent de l’espace public ou de tiers lieux. Le développement du télétravail et des activités professionnelles nomades encourage la création d’espaces partagés de « coworking », la consommation de loisirs et de divertissement s’appuie sur de nombreux espaces communs dédiés, etc.
En matière de mobilité, un citadin est rarement loin d’une solution de transport. L’autopartage des voitures, vélos et trottinettes, est ainsi particulièrement approprié, que les véhicules soient déposés dans des stations de retrait, ou qu’ils soient laissés en voirie après utilisation. Un simple smartphone permet à chacun de localiser autour de lui le mode de transport disponible le plus approprié. Selon les cas, il joue également le rôle de pass pour faire fonctionner le véhicule et payer le trajet. Le partage des espaces et services urbains répond à une multitude de besoins de façon flexible.
Apaisée, mobile, connectée, partagée… la vie sera riche au sein de la ville de demain ! La cité a vocation à réconcilier les bénéfices individuels – notamment un mode de consommation « à la demande » – et les bénéfices collectifs de respect de l’environnement, de santé publique, etc. Les solutions de Mobilize existent déjà : un reboot vers une mobilité plus simple, plus résiliente, plus collective, qui s’affranchit des carcans de la voiture individuelle et participe activement à la neutralité carbone de la ville.