Le problème avec la voiture, c’est avant tout celui des émissions de gaz à effet de serre, contribuant au réchauffement climatique, et des dégagements de particules fines, responsables selon l’Organisation Mondiale de la Santé de maladies respiratoires et cardiovasculaires. C’est donc plutôt une question de motorisation que de véhicule qu’il faut résoudre. En écartant les véhicules les plus polluants des centres-villes, le déploiement des « Zones à faible émission » (ZFE) en France, des « low emission zone » en Grande-Bretagne ou des « Zona a Traffico Limitato » (ZTL) en Italie est une réponse réglementaire efficace. Débarrassée des moteurs les plus vétustes, la ville respire mieux. Et dans le cas de cœurs de villes historiques où la voiture a parfois du mal à se faufiler, les solutions multimodales permettent de troquer son véhicule contre le vélo, la marche à pied ou de mini-véhicules électriques. En 2007, le bannissement des voitures du centre-ville de Ljubljana, la capitale Slovène, a ainsi permis à la ville de diminuer ses émissions de carbone de 70%1 et rétabli le plaisir de déambuler dans ses ruelles. En la matière, toutes les initiatives sont bonnes à tester et la ville doit rester un laboratoire ouvert de nouvelles mobilités.
La voiture doit apprendre à partager la voirie avec d’autres modes de déplacement comme les transports en commun ou le vélo. Elle tend par conséquent à se restreindre à des usages spécifiques. L’important est d’apprendre à partager sereinement l’espace en gardant à l’esprit les spécificités de chaque ville, une ville vallonnée comme Zurich pouvant difficilement être comparée à Amsterdam, par exemple. Déployé dans des pays comme la Suisse, la Belgique, la France, le Luxembourg ou l’Autriche, le principe de « zone de rencontre » réconcilie tous les modes de transport en partageant la chaussée à une vitesse limitée pour les véhicules. D’autres systèmes, comme les zones 30, reposent sur le même principe d’une conduite apaisée favorisant la cohabitation de tous les usagers de l’espace urbain. Autre principe, la « vélorue » qui donne la priorité aux cycles, développée notamment dans les pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique ou le Danemark participe également à cette accalmie du trafic. Enfin, le partage de l’espace peut aussi être temporel, en fonction de l’heure de la journée (livraison le matin, transports en commun aux heures de pointe, véhicules le reste du temps) ou de l’année (voiture en hiver, piéton en été). L’important est de partager équitablement.
Si la ville cherche à abandonner le « tout voiture », les automobiles font aussi un bout du chemin pour s’adapter à la cité.
Tout d’abord, elles deviennent plus « propres ». Dans ce domaine, l’électrification rapide du parc auto montre la voie. Selon les chiffres de l’Association des Constructeurs Européens d’Automobiles2, 21,6% des immatriculations au sein de l’UE en 2022 concernent les véhicules électriques. Elles étaient 10,5% en 2020.
Elles se mutualisent, ensuite, par le biais notamment de formules d’autopartage pour lesquelles de plus en plus de villes proposent des espaces dédiés.
Elles proposent, également, plus de flexibilité. Les systèmes de location de courte durée, permettant d’adapter sa voiture à ses envies, limitent l’usage et la taille du véhicule aux seuls besoins du moment, pour une vraie optimisation des ressources.
Enfin, elles sont de plus en plus connectées. L’analyse des données transmises par les véhicules permettent de connaître l’état du trafic, les zones de congestion ou les espaces de stationnement. Un moyen pour que la voiture s’intègre avec plus de souplesse et de sérénité au trafic.
Pour toutes ces raisons, l’automobile a sa place dans la ville au même titre que d’autres modes de déplacement. L’une et l’autre se repensent en profondeur pour ne laisser personne sur le bas-côté de la route. Une dynamique dans laquelle Mobilize, la marque de Renault Group qui propose un écosystème de solutions pour atteindre la neutralité carbone de la mobilité, s’inscrit activement.