Comment expliquer que voiture électrique et autopartage aillent si bien ensemble ? Quel que soit le pays, le constat est frappant. En Europe comme ailleurs, leur popularité est croissante et conjointe, tel un partenariat gagnant-gagnant. Certes, ces approches innovantes attirent les conducteurs les plus sensibles à la question écologique. Qu’il s’agisse de la mise en commun d’un ou plusieurs véhicules ou d’une conduite 100 % électrique, ces deux solutions participent grandement à une mobilité plus durable.
Mais cette qualité commune n’explique pas à elle seule une telle réussite et l’avantage économique de l’autopartage ne saurait être occulté. Opter pour l’autopartage, c’est la garantie de se déplacer en voiture, sans pour autant assumer les coûts d’entretien, de réparation ou encore de stationnement, inhérents à la possession d’un véhicule personnel !
En l’espace d’une décennie, les services d’auto-partage comme le secteur de la voiture électrique se sont imposés comme des activités économiques majeures. Quelques chiffres pour s’en convaincre. Le marché de l’auto-partage en Europe dégage aujourd’hui environ 3 millions d’euros de bénéfices annuels, qui atteindront probablement entre 4 à 5 milliards en 2030, selon McKinsey & Company. En parallèle, d’après le cabinet d’études IHS Markit, en 2030, plus d’une voiture vendue sur deux sera électrifiée. Des prévisions qui annoncent un changement culturel profond dans notre manière de nous déplacer.
Les raisons de cet engouement sont multiples et font de la voiture électrique le pendant naturel de l’autopartage. La nature de nos déplacements apporte une première explication : nous roulons, le plus souvent, sur de courtes distances. À titre d’exemple, à Londres, comme dans de nombreuses grandes villes, 90 % des trajets en voiture font moins de 10 kilomètres. Or, l’usage d’une voiture en libre-service, disponible à tout moment et sans réservation, est idéal pour ce type de besoin. Dans ce contexte, la voiture électrique présente bien des avantages.
Simplicité d’utilisation notamment due à la connectivité on-board et off-board, plaisir de conduire inhérent à un couple immédiatement disponible, à des accélérations linéaires et bien sûr à une absence de bruit de moteur… le véhicule électrique a tout bon. Partagé, il présente, en plus, l’avantage de se recharger pendant les périodes de stationnement entre deux utilisateurs : inutile de « faire le plein » avant sa restitution comme avec un véhicule thermique !
Autre point important, une grande partie des trajets en autopartage électrique ne pourraient pas se faire avec une voiture thermique. Dans les métropoles soucieuses de la qualité de l’air comme Londres, Tokyo ou encore Berlin, les services d’autopartage électriques sont en plein développement. Zity by Mobilize, qui propose des Dacia Spring en free floating, est implanté à Madrid, Lyon et Milan.
Quant au service Mobilize Share, il est présent dans des villes moyennes voire dans de petites localités, dans une dizaine de pays. En Italie par exemple, Mobilize Share, démarré à Bergame en 2021, couvre désormais quinze villes du nord, du centre et du sud du pays. Plus de 250 000 kilomètres verts y ont été parcourus par les utilisateurs du service.
Leviers de mutualisation des véhicules et d’optimisation des ressources, les services d’autopartage sont de plus en plus utilisés par les entreprises pour leurs collaborateurs. Mais certaines y voient également un moyen de fournir un service supplémentaire à leurs clients. C’est le cas d’Ikéa France qui propose des véhicules Mobilize Share sur ses parkings… au cas où votre achat serait difficilement déplaçable en transport en commun ou trop volumineux pour votre propre voiture.
Cette mobilisation de tous les acteurs pour répondre aux nombreux défis de la mobilité a pour effet de booster le déploiement des infrastructures de recharge. Une accélération de la mobilité partagée qui favorise donc l’essor de la mobilité électrique… et inversement !